Le rififi argotique parsemé des tensions dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, entre les FARDC et les rebelles du M23 dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu est devenu une véritable épine de rosier sous la pomme de main de la RDC plus qu’en l’an 1999 dans la sous-région.
Cette détérioration rapide de la sécurité dans l’est de la RDC et la résurgence du M23, fils adulterin idéal des commanditaires de l’agression tapis dans l’ombre, sont aussi une conséquence de la rivalité régionale contre-nature de longue date entre le Rwanda et l’Ouganda.
Enlever les gangs et boxer aisément : qui agresse la RDC ?
Comme le disait un écrivain, “Qui connaît les anges, les adore”, la pluralité dans la qualification de la guerre à l’Est de la République Démocratique du Congo demeure la véritable obscuri libelli des valeurs de la boîte de pandore.
Certains discours non-officiels disent tantôt que le pays est agressé par le Rwanda sous couvert du M23, tantôt que la RDC est attaquée par le M23 soutenu par Kigali.
L’escalade abrupte de la crise sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) est en procession de raviver le conflit interétatique dans la région des Grands Lacs. Bemol tout de même ! La myriade d’acteurs et d’intérêts en jeu défie souvent toute analyse facile.
De façon rapprochée sans lunettes de Harry potter, il s’agit de trois Etats de la région des Grands Lacs – Burundi, Rwanda et Ouganda qui s’accusent mutuellement de subversion, chacun reprochant à l’autre de soutenir des rebelles en République Démocratique du Congo.
La rétrospective sur les faits !
La crise intestine actuelle a éclaté en novembre 2021, lorsque le groupe militant Mouvement du 23 mars (M23), en grande partie en voie de disparition, a foudroyé de main de fer, avec ferme volonté de briser les règles du droit de la guerre, en attaquant des positions militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans les villages de Chanzu et Runyonyi, dans la province du Nord-Kivu, juste à l’ouest des frontières ougandaise et rwandaise.
Comme si cela ne suffisait pas, cet événement s’est produit le même mois que le déploiement des forces ougandaises dans la province pour poursuivre les Forces Démocratiques Alliées (ADF), un autre groupe rebelle, ougandais, qui opère également au Nord-Kivu et en Ituri.
En Octobre et Novembre 2021, l’Ouganda avait été la cible d’attentats-suicides à la bombe que le président Yoweri Museveni avait imputés aux ADF.
En mars 2022, le M23 s’était emparé de parties importantes du territoire de Rutshuru, à la frontière de l’Ouganda et du Rwanda. En mai, ils ont envahi la base militaire de Rumangabo, la plus grande installation militaire des FARDC au Nord-Kivu. Ils ont ensuite poussé le large vers Goma, et ensuite vers la ville de Gisenyi. En juin, une autre branche du M23 opérant plus au nord prend d’assaut la ville frontalière de Bunagana, imposant la tengente aux soldats congolais.
“Des biscuits et provocations de la part de la RDC”, alerte un communiqué du M23
À travers un communiqué de presse du porte parole politique du M23, Lawrence Kanyuka condamne cette attitudes des avions de chasse de la RDC qui attaqueraient les zones peuplées des civils dans les contrées de Rutshuru, ce mardi 8 novembre, et promet de défendre les civils où que la menace proviendrait.
Selon des sources locales, ces avions sont mis en contribution dans le front sur les collines de Tchanzu et Musungati, considérée comme la porte d’entrée des soutiens aux rebelles depuis le début de la guerre.
Guerre à l’Est de la RDC : Entre myriade d’acteurs et d’intérêts en jeu défiant toute analyse
La réalité sur terrain nous pousse à croire que, la guerre asymétrique qui sévit à l’Est de la RDC, connaît le cautionnement d’une main extérieure, qui ferait croire aux firmes multinationales dont la soif à la quête d’une certaine santé financière demeure inconnue.
On devra l’avouer, que les Multinationales se trouvent être ces gigantesques entreprises financières qui opèrent surtout dans les pays du tiers-monde et qui, en réalité, sont considérées comme étant des interlocuteurs valables des grandes puissances dans leur stratégie visant la pérennisation de l’impérialisme capitaliste.
Visiblement dans cette partie de la RDC, nous connaissons les joueurs et leurs règles mais nous refusons de dénoncer la bonne réalité qui nous arrange, car certains politiques auraient de dividendes générées par l’éternelle présence de ces multinationales sur le sol congolais. Car, aucune société multinationale ne manque pas la nationalité d’origine. Or, les Etats d’où elles proviennent, sont des grandes puissances qui contrôlent et dominent les tiers mondes à travers ces dernières.
Pour s’en convaincre, il suffit de lire l’ouvrage de Colette Braeckman, intitulé les nouveaux prédateurs : politique des puissances en Afrique Centrale, ce philosophe de lumière nous montre comment l’Afrique, précisément la RDC est visitée par les prédateurs suite à sa grande richesse du sous-sol. Les prédateurs ont profité pendant la période de la dictature. C’est par là que la RDC s’ouvre aux réseaux criminels internationaux, groupes armés, entrepreneurs privés, Etats et Entreprises pour semer le désastre.
La solution viendrait-elle du ciel bleue de Kinshasa ?
Il faut dire que la situation à l’Est de la RDC implique les 3 voisins notamment Rwanda, Ouganda et Burundi. L’animosité croissante entre ces trois pays inquiète beaucoup la scène tant nationale qu’internationale. Car, cette animosité pourrait intensifier leur soutien à des milices alliées tout en ciblant des ennemis.
Historiquement, les voisins de la RDC se sont servis des milices qui y opèrent pour s’attaquer mutuellement. Un nouveau conflit par procuration pourrait déstabiliser davantage la RDC, et même provoquer une véritable crise de sécurité dans la région.
Au lieu d’impliquer ses voisins dans des opérations militaires, il faut dire avec courage que Tshisekedi n’a pas les moyens d’arrêter la guerre à l’Est, mais au moins le pouvoir d’éviter les guerres par procuration, il devrait renforcer ses efforts diplomatiques pour apaiser les frictions régionales, en s’appuyant sur une récente initiative conjointe de la RDC et de l’Angola et sur le soutien des Nations unies, des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France.
Avoir le pouvoir d’arrêter la guerre de l’Est de la République Démocratique du Congo, c’est user du mécanisme du dialogue, tout en exerçant sa position stratégique dans les organisations sous-régionales africaines.
En revanche, avoir les moyens pour arrêter la guerre à l’Est de la République Démocratique du Congo suppose avoir le soutien et l’accompagnement de cinq puissances mondiales, ce qui est visiblement le contraire de la réalité sur terrain.
Le semblant et le ras-le-bol du Rwanda pour le dialogue avec ses voisins !
Les tensions entre le Rwanda et ses deux voisins, le Burundi et l’Ouganda se sont aggravées au cours des deux dernières années. En novembre 2019, Kagame a ouvertement menacé d’exercer des représailles contre ses voisins après un raid mené en octobre 2019 au Rwanda par une milice basée au Nord-Kivu qui, selon lui, est soutenue par le Burundi et l’Ouganda. De son côté, le Burundi affirme que le Rwanda soutient les rebelles burundais, basés au Sud-Kivu, qui seraient à l’origine des récentes attaques au Burundi.
Tout ce jeu de ping-pong devrait permettre à la République Démocratique du Congo de se positionner en tramant un dialogue véritable afin de mettre fin à la guerre par procuration dans la sous région.
Henry NGINDU