
Le franc congolais continue de regagner du terrain face au dollar américain. Ce dimanche 12 octobre, le taux de change oscillait entre 1 800 et 1 900 FC pour 1 USD sur le marché parallèle dans plusieurs quartiers de Kinshasa, notamment à Bibwa, Kinkole (Nsele) et Petro-Congo (Masina).
Une appréciation progressive amorcée depuis la fin du mois de septembre, alors que le taux indicatif officiel de la Banque centrale du Congo (BCC) reste fixé à 2 400 FC pour 1 dollar, contre près de 2 885 FC fin août.
Cette remontée, estimée à plus de 15 % selon les chiffres de la BCC, s’explique par une série de mesures économiques. Le ministre de l’Économie, Daniel Mukoko Samba, évoque un resserrement budgétaire, une meilleure gestion des recettes publiques et un ajustement des réserves obligatoires imposées aux banques commerciales. L’objectif affiché : stabiliser le marché de change et restaurer la confiance dans la monnaie nationale.
Le président Félix-Antoine Tshisekedi, lors du 61ᵉ Conseil des Ministres, a salué cette évolution. Il a félicité la BCC et le gouvernement pour leurs efforts conjoints, tout en soulignant la nécessité de réduire les écarts de taux entre les différentes zones du pays. Selon le chef de l’État, le franc congolais s’est apprécié de 9,1 % depuis août, une tendance qu’il souhaite voir se consolider.

Malgré ces signes positifs, l’effet sur le pouvoir d’achat reste limité. Les prix des biens et services n’ont pas encore suivi cette appréciation, une situation qui interroge les ménages. Pour tenter d’y remédier, le gouvernement a rendu obligatoire, depuis août, l’affichage des prix en francs congolais sur toute l’étendue du territoire national.
Les experts économiques, de leur côté, appellent à la prudence. Ils estiment que la stabilité du franc congolais pourrait dépendre de facteurs externes, comme la dynamique des importations ou la sortie de capitaux.
« Il faut observer cette tendance sur plusieurs mois avant de parler d’une stabilisation durable », avertit un analyste financier basé à Kinshasa.
Sur le terrain, les cambistes ajustent déjà leurs taux à la demande locale. À Bibwa comme à Kinkole, certains habitants espèrent que cette embellie finira par se traduire dans leurs paniers de courses.
LUKEKA KALUME